Pour ce week-end les rubriques habituelles
et en prime une réflexion qui peut-être renouvellera
vigilance en ce temps d'avent.
L'avent, un moment où la figure de la fin se dessine !
(AGNES VON KIRCHBACH , La Croix 29/12/2008)
Ce dimanche, en Église, nous commençons une nouvelle année liturgique. Cette nouveauté n’intéresse pas les médias, et c’est
notre chance. Au lieu d’en rester à la surface du visible, nous sommes invités à creuser, comme s’il s’agissait de retrouver un vieux puits. Percer le sol desséché, puis les différentes couches
du désespoir et les durcissements de nos échecs. Creuser aussi la mémoire, au-delà des souvenirs de ces printemps qui ne durent pas ; au-delà des moissons qui ont réjoui nos jours.
Mais le ventre de notre terre n’est-il pas trop vieilli pour enfanter encore ? Peut-il nous donner quelque chose que nous ne connaissons pas déjà ? quelque chose qui ne ravive pas la
blessure de notre âme ? Nous souffrons de l’éphémère, car nous le savons : aucune évolution de la nature ne peut combler nos attentes.
Le temps de l’Avent. Liturgiquement parlant, ces quelques semaines qui précèdent Noël constituent l’antidote dont notre âme a besoin. Elles le confirment : nous ne tournons pas en rond ;
nous ne tournons pas sur nous-mêmes. L’espace et le temps ne sont que des éléments provisoires. Les galaxies, peux-tu les compter ? L’antimatière ne constitue-t-elle pas un domaine de recherche
passionnante ? Et pourtant, tout cela fait partie seulement de ce provisoire du créé. Impossible de penser le néant, impossible d’accéder à l’origine.
L’Avent est ce moment où la figure de la fin se dessine comme dans le noir. Évocation d’une présence, en mouvement vers nous. Invitation à rester, malgré le temps mauvais.
Prends le temps de te situer dans ces dimensions du périssable. Non pas pour les dédaigner mais, au contraire, pour en apprécier davantage la teneur. Prends le temps aussi pour entendre. Il
y a comme une voix qui vient de plus loin. Elle fait écho dans notre univers. Écho d’une permanence différente. «La parole de notre Dieu subsistera toujours », disait un prophète.