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 (Marie Balmary, Psychanalyste et écrivain, Forum et débats, La Croix 24/12/2010) – Extrait d’un article plus long qui aborde la question des relations entre psychanalyse et discernement spirituel

 

La laïcité aidant, nous pouvons enfin découvrir, redécouvrir, que nous n’avons pas besoin de Dieu. Dieu, heureusement, n’est pas un besoin. C’est ce que dit l’expression « Dieu est un luxe ». Le luxe commence là où s’arrête le besoin. Comme le sabbat, qui est un jour arraché au travail, un jour inutile. Les temps de luxe sont des moments de liberté, de libération, des temps pour les êtres parlants. Le luxe évoque le jardin d’Éden, que l’on peut traduire par « jardin des délices ». Du côté du « Dieu luxe », il y a aussi la première parole de Dieu dans la Bible, une bénédiction : la première chose que Dieu fait devant les vivants, c’est de les bénir, de faire leur « éloge », comme le dit la traduction grecque. Voilà une parole qui ne sert à rien ! Méfions-nous de ce qui sert : c’est aussi avec ce mot que l’on fait servage et servitude… Noël peut-il être l’occasion de découvrir ce « Dieu luxe » ?

On retrouve à Noël ce désir de s’entre-bénir, de s’entre-donner des cadeaux, d’allumer des lumières… Comme s’il y avait là une précieuse petite porte ouverte sur une autre dimension de la vie. Le « Dieu luxe » se trouve dans les relations, dans les alliances avec les autres. Le luxe renvoie à la beauté, à ce qui est unique, à ce qui rend joyeux et que l’on va admirer. Le Dieu luxe est du côté de l’émerveillement. À Noël, nous fêtons une naissance mystérieuse que, seul peut-être, notre profond désir comprend.

 

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