Jésus
répliqua :
« Il faut que je continue ma route aujourd’hui,
demain et le jour suivant,
car il n’est pas possible
qu’un prophète meure en dehors de Jérusalem ».
(Lc 13, 31.33)
(Maurice Zundel, Vie, Mort, résurrection, Si le grain ne meurt, Anne Sigier, 1998, p 99)
Est-ce que l'Amour s'impose ?
Est-ce que l'Amour peut contraindre ?
menacer ? ou punir ?
Non !
L'Amour ne peut que s'offrir,
l'Amour ne peut qu'attendre.
Et si l'Amour échoue et qu'il continue à être l'Amour,
il ne peut que mourir
pour celui qui refuse d'aimer. (…)
Il est bon de recueillir en nous-mêmes ces admirables paroles qui ont traversé les siècles:
«Si le grain ne meurt, s'il n'est jeté en terre pour y mourir, jamais ne pourra lever la moisson» (cj.Jn 12,24).
En nous recueillant devant ce don unique de l'éternel Amour,
en pensant à cet échec magnifique,
à cette vie qui s'achève sur une défaite complète,
à ce maître qui n'a pas fait un seul disciple,
qui a été victime de toutes les confusions,
et dont les paroles ont été prises à contresens,
nous voulons écouter cette parole qui n'est plus un discours,
cette parole qui est lui-même,
cette parole qui est sa présence, son amour
et son cœur qui bat au-dedans du nôtre.
Enfin, il faut le regarder
en détournant notre regard de nous-mêmes.
Et nous comprendrons du coup que le seul mal,
c'est de coller à nous-mêmes
en refusant d'aimer au-dedans de nous
celui qui ne cessera jamais de nous attendre.