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Plus que jamais la Parole de Dieu de ce Dimanche pourrait façonner nos vieux réflexes...

(Mot du Dimanche, Préparer le Dimanche)

 

(Bruno Frappat, l’humeur des jours, La Croix, 22/12/2012)

Exemple simple et tragique. Ce n’est pas la fatalité qui a assassiné les enfants de l’école de Newtown. Le massacre de ces innocents (ils avaient presque tous six ans !) n’est pas l’effet d’un « Fatum » échappant à la volonté humaine. Il est l’effet d’un système sociopolitique mis en place en Amérique en… 1791. Cette année-là, pendant que nous faisions notre Révolution (pas encore pourrie par la Terreur à venir), les Américains adoptaient le second amendement de leur Constitution. Celui par lequel ils étaient autorisés, en cas de création de milices, à posséder toutes les armes qu’ils jugeraient nécessaires. Cela au nom de la protection des libertés, religion dominante de ce peuple alors en gestation.

Mais, oubliées les milices, cette liberté, comme toutes les autres libertés sur lesquelles se fonde l’idéologie dominante des Américains, est devenue sacrée. Un donné immuable. Irrévocable. Comme la liberté du commerce, comme la liberté d’entreprendre, comme la liberté d’expression, elle est devenue un absolu et, comme tout absolu, un tabou. Et voici l’Amérique, deux cent vingt ans plus tard, bourrée d’armes de tout calibre. Et la voici prisonnière d’un lobby qui fronce le sourcil à chaque élection et, dernièrement, a conseillé à ses quatre millions d’adhérents de voter Romney et pas Obama, pourtant d’une prudence de Sioux sur ce dossier.

Les choses vont-elles changer ? Les larmes du président américain face au deuil de ce village tranquille du Connecticut où un désaxé, venu avec trois armes légalement détenues par sa mère, après avoir tué celle-ci, s’est rendu tranquillement dans une école pour tirer dans le tas. Un tas d’enfants. On a constaté aussitôt que le lobby cherchait des causes hors de la cause principale : la psychiatrie, les jeux vidéo, etc. Il était du simple bon sens de se dire que si ce gamin détraqué n’avait pas eu d’armes à portée de la main il n’aurait pas procédé au massacre des innocents. Obama aura-t-il enfin le courage de s’attaquer au scandale ? Il l’annonce vaguement. Mais vous verrez se dresser sur sa route (s’il l’emprunte) l’armée immense des intérêts et des fanatiques de la liberté sans entraves. Dans un monde nouveau, dans un monde repris sur de nouvelles bases, il faudrait bien préciser, d’emblée, que la liberté ne saurait être un absolu. Sinon, ça recommencera.

 

Parmi tout le bruit et la fureur de notre monde, une petite lumière semble briller à l’horizon, là-bas, du côté du Levant. Un enfant réchappé du massacre s’annonce comme devant bientôt débarquer sur terre. On devine ses premiers vagissements. On sait la tendresse inquiète de sa mère. On se demande déjà comment il va s’en sortir, face aux méchants. On devine l’ampleur de la tâche qui sera la sienne : changer l’homme, changer de monde. C’est un chantier immense qui s’offre devant lui. Il aura besoin de notre aide, de notre soutien, de notre travail. Pour un contrat de longue durée, sans faiblesse, sans renoncements, sans abattement si des échecs se rencontrent. Il faudra être résistant si nous voulons en finir avec cette caricature de monde qu’est si souvent le nôtre. Noël est là ? Ce n’est pas la fin du monde, mais le début du monde. Au travail, frères humains !

 

 

 

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